La filière porcine fait sa place en Chine en se regroupant

Le défi est immense pour le premier producteur porcin au monde (avec 700 millions de têtes pas an) : sécurité alimentaire, environnement, génétique, équipements, bâtiments. Autant de secteurs que doivent moderniser les autorités chinoises pour répondre à une demande croissante de la classe moyenne de plus en plus exigeante sur la qualité et la régularité des produits. D’où la nécessité pour la filière porcine chinoise de réorganiser ses élevages et rentabiliser la production de viande.

La société bretonne I-TEK (fabricant d’équipements et de bâtiments porcins) y a vu une belle opportunité pour développer la filière en créant un pôle de compétences regroupant divers métiers du secteur, là où les demandes chinoises sont les plus urgentes. Huit entreprises du grand Ouest sont ainsi partis à la conquête du marché asiatique avec l’appui de l’IFIP (l’interprofession de la filière porcine). « Nous avions intérêt à proposer une offre globale à nos interlocuteurs, qui sont des investisseurs, afin de satisfaire leurs exigences. Les Chinois sont à la fois très pointilleux sur le choix des technologies proposées, pressés pour les acquérir et changent plusieurs fois d’avis, ce qui rend les relations relativement compliquées. D’autant plus que la signature d’un contrat n’a pas la même valeur à leurs yeux. La seule preuve de leur engagement sera le versement d’un acompte » commente Gustave Petit, généticien et associé à la démarche. En 2009, la signature du premier contrat a conduit I-Tek à équiper entièrement une unité d’élevage située à Dalian (province du Liaoning). Afin d’assurer la pérennité des relations avec son partenaire, le groupement français a décidé de s’implanter localement. Trois salariés français pilotent la structure de droit chinois (ce qui facilite la facturation client et le versement des salaires) avec l’objectif de former des Chinois qui à terme, pourront eux-mêmes diriger l’entreprise. Et pour rapatrier plus facilement les devises, I-TEK a constitué une holding à Hong Kong.

Le Gouvernement français attendu en Chine

Dans sa stratégie de développement, I-TEK réalise actuellement un sourcing ayant pour objectif de cibler des entreprises placées sur le même segment de marché et dont les besoins technologiques sont similaires à son premier partenaire. Après quatre années de présence en Chine, les acteurs de ce pôle souhaitent sensibiliser le gouvernement français à leur démarche. « Nous souhaiterions vivement que Nicole Bricq participe à la porte ouverte de l’unité de production porcine de Dalian prévue le 10 octobre et organisée par notre partenaire chinois. Localement la présence de l’Etat français serait très fortement appréciée par les autorités locales sensibles à ce genre de visites officielles. De France, on ne se rend pas assez compte des potentialité énormes que propose le marché chinois ». Reçus cet été par le directeur de cabinet de la Ministre, les chefs d’entreprises du groupement ont bon espoir d’une décision favorable.

Julien Thibert

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